Le yoga peut-il agir sur les émotions?

Nous avons 6 émotions de base: la colère, la peur, la tristesse, la joie, la stupeur et le dégoût. Contrairement à ce que l’on croit l’amour n’est pas une émotion, mais un sentiment.

D’un point de vue corporel, chaque émotion ressentie déclenche une réaction musculaire et avec cela une expression faciale universelle.

La colère met le corps en état d’agression, les muscles se contractent, prêt à bondir.

La peur met le corps en alerte maximal prêt à fuir, le tonus musculaire augmente.

La tristesse provoque un corps immobile replié sur lui même, le tonus musculaire est faible... 

Les émotions ont une signature corporelle en forme de tensions musculaires et posturales. Bloquées dans les tissues elles engendrent des douleurs chroniques dues à une mauvaise posture ou font perdurer un état émotif au-delà du moment où l’émotion est ressentie. Par exemple, coincée dans un ascenseur, j’ai senti une montée d’angoisse. Une fois sortie de l’ascenseur, il n’y a plus de danger. Et pourtant, la peur et l’angoisse des ascenseurs sont restées. Crispée, un serrement à la poitrine, je me sens systématiquement mal quand je suis dans une foule ou dans l’obligation de prendre un ascenseur. L’émotion – la peur – est restée bloquée dans mes tissues.

En agissant sur ces tensions musculaires et la posture, nous agissons directement sur l’émotion bloquée dans le corps. En étirant les muscles, nous relâchons l’émotion. En agissant sur la posture, nous améliorons l’état général. Et inversement. En adoptant une mauvaise posture, on empire l’état émotionnel.

Quand on parle de yoga, on pense essentiellement à l’aspect physique des postures, les „asana“, qui étirent littéralement les muscles et fascies. Mais la respiration joue un rôle majeur dans le relâchement des tensions au même titre que les postures. La colère et la peur accélèrent la respiration et le rythme cardiaque. En travaillant le diaphragme, principal muscle respiratoire, on agit sur la qualité de la respiration et sur le rythme cardiaque qui aura un impact directe sur l’état émotionnel.

D’un point de vue physiologique, certaines émotions comme la peur ou la colère sont à l’origine des troubles psychopathologiques.

Que ce soient des crises d’angoisses, attaque de panique, anxiété généralisée, anxiété de performance, agoraphobie...la peur suscite une réponse sympathique du système neuro-végétatif (cf. blog sur le système nerveux).  La personne de nature angoissée aura un déséquilibre au niveau du tonus des deux systèmes sympathique et parasympathique. Le système sympathique est trop sollicité,le parasympathique affaibli.  

En pratiquant régulièrement nous mettons en équilibre le système neuro-végétatif, nous améliorons l’état général en nettoyant sans cesse l’accumulation des tensions et nous relâchons couche après couche les blocages.

 

 

 

 

 

Dalia Knight